Peux-tu te présenter, quel est ton parcours ?

Je m’appelle Lucas Llort et j’ai 20 ans. Je suis né à Rodez et très vite, j’ai eu de la réussite dans le football. Passionné de foot, je me suis mis à vivre à 200% pour réaliser mon rêve et devenir footballeur professionnel. J’étais déterminé à y arriver, j’appréciais beaucoup le fait que les gens soient fiers de moi et qu’ils me remarquent.  

J’étais aussi épanoui dans mon quotidien, en plus des terrains qui me passionnaient. Je prenais plaisir à tous les à-cotés du football attrayants pour l’homme. Le monde du football professionnel, sans tomber dans la caricature, c’est aussi l’argent, le succès, les filles… ça ouvre beaucoup de portes qui nous paraissent tellement satisfaisantes au premier abord… ça me plaisait de faire ce que je voulais et de vivre mon rêve. A qui ça n’aurait pas plu ? Je suis rentré au centre de formation de Montpellier et très jeune, j’ai côtoyé de très bons joueurs. J’ai remporté la Coupe Gambardella en 2017 contre l’Olympique de Marseille, puis le championnat de France U19 en 2018. Encore aujourd’hui, c’est un rêve éveillé… J’ai un contrat pro de 3 ans avec Saint-Etienne. 


D’ailleurs, à propos de l’AS Saint Etienne, qu’est ce que cela représente pour toi ? 

A mes yeux c’est un des clubs français majeurs, avec une grande histoire, marquée par des aventures européennes incroyables, des supporters passionnés… C’est sûr que ce club rappelle plus de souvenirs de soirées football à mon père et mes deux grands-pères qui ont vécu cette époque. Mais pour moi, cela reste un club emblématique qui mérite de jouer les premiers rôles en Ligue 1.

Le monde du football professionnel, sans tomber dans la caricature, c’est aussi l’argent, le succès, les filles… ça ouvre beaucoup de portes qui nous paraissent tellement satisfaisantes au premier abord…

Peux-tu nous dire un petit mot sur cette saison un peu spéciale ? 

Ma saison a été assez compliquée dans l’ensemble, sans parler du COVID. Elle a mal démarré avec une blessure. Malgré tout, j’ai eu l’occasion de m’entraîner avec les pros et cela m’a permis de réaliser les progrès que je devais encore faire pour jouer en L1. Puis, ça s’est compliqué avec la réserve de Saint-Etienne. Peu de victoires en championnat et un bilan très frustrant, puisque nous n’avons pas pu aller au bout de la saison alors que l’on pouvait encore se maintenir. Nous avions encore une dizaine de matchs devant nous, dont certains à domicile contre des concurrents directs.

Malheureusement, tout s’est arrêté sans que nous ne soyons plus maîtres de notre destin et nous avons été relégués en Nationale 3. C’est sûr qu’on aurait pu faire mieux avant, mais on avait encore une belle carte à jouer pour renverser la vapeur. Pour autant, j’ai pu sentir de la progression dans mon football et mon approche du poste de latéral, grâce aux conseils des coaches. 


Ton confinement à toi, c’était comment ?

J’étais à Rodez, en famille. (voir sa vidéo) Je l’ai très bien vécu car cela m’a permis de me ressourcer auprès des gens que j’aimais : ça ne m’a pas semblé trop long parce que j’étais justement bien entouré et bien occupé. J’avais un programme assez précis car je savais que sinon, j’allais partir dans tous les sens. Le lever généralement entre 7 et 9h, avec un temps spirituel de lecture de la bible et de méditation qui me permettait de bien entamer la journée. Ensuite, des moments consacrés à la famille avec du bricolage, de la cuisine, du jardinage, des jeux de société… L’après-midi était plutôt consacré à l’entretien de mon physique avec des exercices de musculation, de renforcement, des sorties en vélo, de la course à pied. L’avantage en étant confiné à Rodez, c’est que j’avais la campagne à portée de mains !

Malgré tout, taper dans le ballon m’a beaucoup manqué ! Retrouver les coéquipiers, se préparer pour les matchs, être à fond pendant l’entraînement pour gagner les jeux… Tout cet esprit de gagne et de dépassement de soi collectif, ça m’a beaucoup manqué. 

Mais j’ai continué à faire mon travail sérieusement parce qu’à l’époque, on ne savait pas du tout comment ni quand ça allait reprendre. Je voulais être prêt à n’importe quel moment. Cela m’a permis de bien enchaîner avec la prépa estivale et d’être affûté physiquement et mentalement.

© ASSE

Qu’est-ce que cette période spéciale t’a apporté aujourd’hui ?

Paradoxalement, cela m’a donné l’envie de vivre encore plus dans l’amour vis à vis des autres. Dans cette période, je me suis ouvert aussi pour rencontrer et échanger avec d’autres footballeurs notamment des chrétiens. J’ai fait la rencontre d’un aumônier du sport qui organisait des temps d’écoute, d’échanges , questions -réponses et de prières. J’ai pu y inviter un ami, jouant au Racing Strasbourg. Cela nous a fait du bien pendant cette période d’isolement. C’est aussi une bonne manière de manifester et de recevoir de l’amour les uns les autres et de se connecter ensemble pour partager dans des circonstances particulières. Ce sont de bons moments et de nouvelles amitiés.

C’est important de s’encourager dans ces moments difficiles et incertains. D’ailleurs, c’est encore ma résolution d’aujourd’hui et de chaque jour « Aimer les gens, les supporter, de manière désintéressée : c’est ce que j’ai eu envie de changer en sortant du confinement. J’ai aussi appris qu’il ne fallait pas céder à la panique ni à la crainte. C’est vrai que la situation est délicate, mais les médias nous emmènent souvent très loin dans la peur.

Personnellement, j’ai préféré regarder à Dieu, à Sa paix incroyable qu’Il dépose dans les coeurs de ceux qui le cherchent et qui surpasse notre intelligence. Il y a d’ailleurs un verset de la Bible que j’ai beaucoup aimé dans cette période et qui m’a réconforté, c’est dans 1 Pierre 5 v7 : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis car lui-même prend soin de vous ». Et même quand devant nous, on voit un virus et des inquiétudes qui sont en train de renaître aujourd’hui, regardons la main que Dieu tend vers nous. Cette paix est plus précieuse que tout, surtout en ce moment ! 

Ma résolution d’aujourd’hui et de chaque jour : aimer les gens, les supporter, de manière désintéressée. C’est ce que j’ai eu envie de changer en sortant du confinement.

Tu parles beaucoup de Dieu, que représente-t-Il pour toi ?

Dans le monde du foot, on croit beaucoup en Dieu… ou plutôt en un Dieu qui peut surtout nous aider à gagner. Quand j’étais plus jeune, comme les autres, j’avais un peu cette idée au fond de moi qu’il y avait un Dieu là-haut qui m’aiderait à réaliser mon rêve. Mais je ne connaissais vraiment pas grand chose ni ce que ça pouvait impliquer concrètement pour moi. 

Et puis, il y a eu un décès dans ma famille en 2016. Ça a été bien entendu un moment difficile, mais aussi le début d’un important questionnement personnel. Je me posais des tas de questions sur ce Dieu que le prêtre avait invoqué, remercié et prié à l’enterrement. 

Je me suis donc décidé à acheter une Bible. Je n’y connaissais vraiment rien du tout. J’ai une famille merveilleuse qui m’a très bien éduqué, mais la religion n’a pas fait partie de mon quotidien. Et pour être tout à fait honnête, je ne pensais pas qu’un simple livre aurait un impact aussi important sur le reste de ma vie. 

Au début, je la lisais par intérêt, en pensant que Dieu m’aiderait à réaliser de bons matches et entrainements car j’avais fais mon devoir de croyant. Au cours de cette période, j’ai rencontré un ami musulman avec qui on échangeait beaucoup sur la Bible et le Coran. Sa piété m’inspirait et je me posais des questions plus profondes sur sa foi et sur la mienne. En persévérant dans mes lectures, j’ai commencé à comprendre la vérité que la Bible contenait. Plus je le lisais, plus j’avais l’impression que ce livre me parlait à moi, personnellement, qu’il dévoilait ma nature profonde. Moi qui étais prêt à tout pour réussir dans le foot, j’étais frappé par cette parole que j’y ai lue un jour : « (…)que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme ? » 

©ASSE

je ne pensais pas qu’un simple livre aurait un impact aussi important sur le reste de ma vie. 

Lucas Llort, à propos de la Bible

Petit à petit, je suis passé d’un simple lecteur de la Bible à quelqu’un qui cherchait réellement Dieu. J’ai compris que Son fils Jésus était la seule vérité et cette réalité a donné un nouveau sens à ma vie. J’ai d’abord compris l’immense amour de Dieu pour moi et cela a transformé mon coeur, ma morale.

Il y a beaucoup de dérives morales et d’excès faciles dans le monde du football, comme je l’ai dit tout à l’heure. Ces choses ont la couleur, l’odeur et la saveur de la joie, mais ça ne sera jamais de la vraie joie. L’hypocrisie entre joueurs, les egos surdimensionnés pour humilier les autres et performer, le mensonge pour dissimuler ses faiblesses, la solitude de la masturbation, la surconsommation de pornographie, toutes ces choses ne me rendaient plus heureux car j’avais rencontré Jésus, alors qu’avant je les avais accepté dans ma vie comme étant normales. Et même lorsque je le voulais, je n’arrivais pas à m’en débarrasser. Je me suis rendu compte que j’étais comme en cage, ces désirs m’emprisonnaient et m’étouffaient sans que je le veuille. Je ne voulais plus continuer comme ça, et j’ai compris que je ne pouvais pas m’en séparer seul. Alors je me suis repenti devant Dieu. Je lui ai demandé pardon pour toutes ces choses conscientes et inconscientes qui m’empêchaient de m’approcher de Lui. J’ai accepté ce sacrifice incroyable que Jésus a accompli pour me pardonner et me sauver. Tout ne s’est pas réglé en un clin d’oeil bien sûr, mais à partir de ce jour, je me suis attaché à Lui plaire et à Le suivre, car je sais qu’Il m’aime et qu’Il veut que Lui et moi, nous marchions ensemble, pour mon plus grand bien ! Et puis maintenant je suis libre des ces choses qui me liaient. Je peux dire qu’Il est devenu ma raison de vivre, bien au delà de la couleur de mon maillot, de la vitesse de mes jambes, de mes performances ou du travail acharné que je pourrais fournir. Mon rêve ne se situe plus uniquement sur le rectangle vert, mais il s’étend maintenant beaucoup plus loin : je rêve que tout homme et toute femme puisse découvrir ce Jésus dont parle la Bible et trouve cette vérité incroyable, empreinte d’amour et de douceur.

Depuis notre rencontre, Lucas a repris les chemins de l’entraînement et espère obtenir ses premières minutes en Ligue en 2020/21. En attendant de se frotter aux cadors de la Ligue 1, il a démarré la compétition samedi 29 août avec la réserve de Saint-Etienne. Nous remercions Lucas pour le moment qu’il nous a accordé et lui souhaitons une très bonne saison 2020/21.

Pour découvrir en vidéo le confinement de Lucas Llort, cliquez ici

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs (*) sont obligatoires.

Vous pouvez utiliser les tags et attributs HTML suivants : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>